25 avril 1974 : "La Révolution des Oeillets"
"GRANDOLA ville bruneTerre de la fraternitéLe peuple est celui qui commande le plusA l'intérieur de toi villeA l'intérieur de toi villeLe peuple est celui qui commande le plusTerre de la fraternitéGRANDOLA ville bruneDans chaque coin un amiDans chaque visage un ami aussiGRANDOLA ville bruneTerre de la fraternitéTerre de la fraternitéGRANDOLA ville bruneDans chaque visage un ami aussiLe peuple est celui qui commande le plusA l'ombre d'un chêneDont je ne savais pas l'âgeJe t'ai juré comme compagneGRANDOLA à ta volontéGRANDOLA à ta volontéJe t'ai juré comme compagneA l'ombre d'un chêneDont je ne savais pas l'âge."
Chanson de José Afonso qui fut le signal du début de la révolution
Chanson de José Afonso qui fut le signal du début de la révolution
Tôt Le 25 avril 1974, au Portugal,
des capitaines en rupture avec le système de Salazar se révoltent et
prennent le pouvoir. La voix calme d'un mystérieux «Commandement du
Mouvement des Forces armées» transmise par les radios de Lisbonne,
Renascenta et Radio Clube donnant le signal de la révolte aux capitaines
mutins, exhorte les gens à rester chez eux et à garder leur calme.
C'est compter sans les sentiments de la population. Ne tenant aucun
compte de ces conseils, répétés à intervalles réguliers, ils envahissent
les rues et les places en se mêlant aux militaires. Le Premier ministre
Marcelo Caetano se réfugie dans la principale caserne de gendarmerie de
Lisbonne où un jeune capitaine de cavalerie, Salgueiro Maia, accepte sa
reddition. Caetano, qui avait succédé en 1968 au dictateur Antonio
Salazar, victime d'une attaque cérébrale (1899-1970), demande à remettre
le pouvoir au général Antonio Spinola «pour qu'il ne tombe pas dans la
rue». Puis le successeur du dictateur, est mis dans un avion avec un
aller simple pour le Brésil. Seule la PIDE, la redoutable police
politique qui a entretenu la terreur durant cinquante ans de
salazarisme, oppose une résistance qui fera six morts. Elle est réduite
durant la nuit. Toute la journée, une foule énorme s'est massée au
centre-ville, près du marché aux fleurs, pour appuyer les rebelles de
l'armée. Ce 25 avril 1974, c'est la saison des oeillets.Le
lendemain, Spinola, le «général au monocle», annonce la formation d'une
Junte de salut national sous sa présidence, et lit la proclamation du
Mouvement des Forces armée (MFA) qui propose de rendre le pouvoir aux
civils après des élections libres et de mener la politique des «trois D»
: démocratiser, décoloniser et développer. Pour le Portugal, la page
est tournée presque sans effusion de sang. Indissociablement liées, la
démocratisation et la décolonisation allaient être accomplies avec le
concours des partis politiques : le Parti communiste, seul doté de
fortes assises dans le pays, dirigé dans la clandestinité par Alvaro
Cunhal, le Parti socialiste, créé en Allemagne en 1973 par Mario Soares,
ainsi que les nouveau-nés : Parti social démocrate (PSD, libéral) et le
Centre démocratique social (CDS,droite). Rentrés d'exil, Soares et
Cunhal vont célébrer ensemble, dans une ambiance fraternelle, la
première fête du 1er mai non interdite.
Le sort de la révolution se noue durant l'année 1975. D'un côté, le général Spinola cherche à gagner du temps dans les colonies africaines. Modernisant un vieux mythe salazariste, il verrait bien le maintien de " l'empire portugais " sous forme d'une fédération. De l'autre, Mario Soares commence à parler du " socialisme du possible ". Entendez la mise en place d'un Portugal au capitalisme rénové, tourné vers l'Europe. Les communistes appuyés sur les mouvements populaires dans la région de Setubal, dans l'Alentejo et au sein de l'armée, veulent consolider les conquêtes démocratiques par des conquêtes économiques et sociales. Enfin, au sein d'une armée délivrée de sa hiérarchie salazariste, les surenchères de gauche, pour ne pas dire gauchistes, font florès. Les affrontements les plus durs portent notamment sur la mise en place ou non d'un syndicat unique. Les socialistes s'affrontent durement sur cette question avec certains secteurs du MFA (Mouvement des Forces armées : mouvement des militaires fidèles au 25 avril). Maria de Lourdes Pintasilgo (elle fut premier ministre durant quelques mois a l'époque où le général Eanes était président de la République) juge durement cette époque .
La tentative de coup de force du général Spinola, le 25 novembre 1975, marque la fin de la première époque. Les formations de droite, organisées ou non, sont battues comme en témoigne la grande vague de nationalisations des banques et, dans la foulée, des terres et de l'essentiel des grandes entreprises portugaises. S'ouvre une ère de provocations en tout genres y compris gauchistes. Elles vont conduire à la chute des gouvernements, proches des communistes, du général Gonçalves, à la division et à l'extinction du MFA, et enfin à la mise en place d'un système politique et économique oscillant entre une droite réputée modérée et un socialisme menant une politique libérale bien tempérée. A la fin des années soixante-dix, l'économie portugaise est restructurée pour la préparer à l'adhésion à l'Europe de 1986. Dans le même temps, des révisions successives de la Constitution la vident de toutes ses conquêtes sociales (nationalisations, réforme agraire, contrôle des banques, droit d'interventions des salariés dans la gestion, etc.)...
Cette revolution a qu'en même permit de sortir le pays de la tyrannie de Salazar par la résistances des soldats alliés aux civils. Pour une fois ce furent les soldats qui eurent l'idée de résistance en premier : Ils furent les investigateurs de la révolution au lieu d'en être les opposants.
Le sort de la révolution se noue durant l'année 1975. D'un côté, le général Spinola cherche à gagner du temps dans les colonies africaines. Modernisant un vieux mythe salazariste, il verrait bien le maintien de " l'empire portugais " sous forme d'une fédération. De l'autre, Mario Soares commence à parler du " socialisme du possible ". Entendez la mise en place d'un Portugal au capitalisme rénové, tourné vers l'Europe. Les communistes appuyés sur les mouvements populaires dans la région de Setubal, dans l'Alentejo et au sein de l'armée, veulent consolider les conquêtes démocratiques par des conquêtes économiques et sociales. Enfin, au sein d'une armée délivrée de sa hiérarchie salazariste, les surenchères de gauche, pour ne pas dire gauchistes, font florès. Les affrontements les plus durs portent notamment sur la mise en place ou non d'un syndicat unique. Les socialistes s'affrontent durement sur cette question avec certains secteurs du MFA (Mouvement des Forces armées : mouvement des militaires fidèles au 25 avril). Maria de Lourdes Pintasilgo (elle fut premier ministre durant quelques mois a l'époque où le général Eanes était président de la République) juge durement cette époque .
La tentative de coup de force du général Spinola, le 25 novembre 1975, marque la fin de la première époque. Les formations de droite, organisées ou non, sont battues comme en témoigne la grande vague de nationalisations des banques et, dans la foulée, des terres et de l'essentiel des grandes entreprises portugaises. S'ouvre une ère de provocations en tout genres y compris gauchistes. Elles vont conduire à la chute des gouvernements, proches des communistes, du général Gonçalves, à la division et à l'extinction du MFA, et enfin à la mise en place d'un système politique et économique oscillant entre une droite réputée modérée et un socialisme menant une politique libérale bien tempérée. A la fin des années soixante-dix, l'économie portugaise est restructurée pour la préparer à l'adhésion à l'Europe de 1986. Dans le même temps, des révisions successives de la Constitution la vident de toutes ses conquêtes sociales (nationalisations, réforme agraire, contrôle des banques, droit d'interventions des salariés dans la gestion, etc.)...
Cette revolution a qu'en même permit de sortir le pays de la tyrannie de Salazar par la résistances des soldats alliés aux civils. Pour une fois ce furent les soldats qui eurent l'idée de résistance en premier : Ils furent les investigateurs de la révolution au lieu d'en être les opposants.
Capitaine d'avril
Révolution mise en image par Maria de Medeiros dans son film "Capitaine d'avril" sorti en France le 24 janvier 2001. Film qui retrace cette fameuse opposition du peuple contre le pouvoir en place.La révolution des oeillères
( Denis Morin / Daniel dos Santos / Daniel dos Santos )J'allais, sur l'âge de raison
L'oeillet, tomba sur le toit des maisons
Le pays d'ou je viens
Sortira de l'enfance
Dans laquelle le tiens
Un vieil homme tout rance
Sale hasard, si tu nais sous la dictature
Tu finis en pâture
L'amour, et la liberté
Y'avait-, on jamais goutté ?
Tous les jours qu' Dieu faisait
Cachée dans les chapelles
La peur qui suppliait
Jésus comme seul rebelle
Salazar, envoyait sur l' bateau sans fond
Ses ennemis aux poissons
C'était la révolution des "oeillères"
Longtemps après la guerre des roses
Noblesse des coeurs qui comprenaient
Qu' le sang et le rouge ne sont pas les mêmes choses
C'était la révolution des "oeillères"
Longtemps après la guerre des roses
Beauté des âmes qui désiraient
Que nulle goutte ne coule, que rien n'explose
Enfin, les temps allaient changer
L'info, en radio a chanté
Par ce beau jour d'Avril
Un oeillet au fusil
Les hommes prirent la ville
Un seul jour a suffit
L’espoir, voulait un autre avenir
Il fallait en finir
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