
Sabine Sicaud
não era uma menina, era um Grande Poeta
Sabine Sicaud, née le 23 février 1913 et morte le 12 juillet 1928, est une poétesse française.
Elle est née et morte à Villeneuve-sur-Lot, dans la maison de ses parents, nommée Solitude. Solitude est aussi le titre d'un de ses poèmes.
Ses Poèmes d'enfant, préfacés par Anna de Noailles, ont été publiés lorsqu'elle avait treize ans. Après les chants émerveillés de l'enfance et de l'éveil au monde, est venue la souffrance, insupportable. Atteinte d'ostéomyélite, elle écrit Aux médecins qui viennent me voir :
- Faites-moi donc mourir, comme on est foudroyé
- D'un seul coup de couteau, d'un coup de poing
- Ou d'un de ses poisons de fakir, vert et or...
« Des livres…mais un ciel de Londres
Et des larmes sur les carreaux en train de fondre
Manteaux sentant le vétiver
Chats en boule, manchons, marrons l’hiver.
J’attends –comme le font derrière la fenêtre
Le vieil arbre sans geste et le pinson muet…
Une goutte d’eau pure, un peu de vent, qui sait ?
Qu’attendent-il ? Nous t’attendrons
Ensemble.
Le soleil leur a dit qu’il reviendrait, peut-être … »
Elle écrivait aussi peu de temps avant sa mort au jeune homme aimé en rêve qu’elle appellera Vassili : De Sabine Sicaud –retrouvé dans : Feuilles de carnet
N’oublie pas la chanson du soleil, Vassili. Elle est dans les chemins craquelés de l’été,dans la paille des meules,dans le bois sec de ton armoire,si tu sais bien l’entendre.Elle est aussi dans le cri du criquet.Vassili, Vassili, parce que tu as froid, ce soir,ne nie pas le soleil. [...] * * *
La main des dieux, tu peux refuser de la prendre. La main du mendiant, tu
peux aussi. Toutes les mains qui frôleront la tienne, tu peux les oublier.
La main de ton ami, ferme les doigts sur elle, et serre-la si fort que le sang de ton cœur y batte avec le sien au même rythme.
* * * Ne regarde pas si loin, Vassili, tu me fais
peur.N’est-il pas assez grand le cirque des steppes ?Le ciel s’ajuste au bord.Ne laisse pas ton âme s’échapper au delà comme un cheval sauvage.Tu vois comme je suis perdue dans l’herbe.J’ai besoin que tu me regardes,
Vassili. * * * – Tu te
chaufferas au feu de paysan ?– Je me chaufferai au feu de paysan.– Tu auras de vieilles lampes à pétrole ?– Je les aurai.– Un jardin de curé ?– Un jardin de curé.– Et un pot de basilic ?– Et deux pots de basilic. Et ta pitié pour moi et ma pitié pour toi.