Créez-moi oh intimes,
en abouti extase
D’Hugo et Lamartine
De l’ardent brésilien
La libertaire flemme
Faites frémir encore
Pour tous les enchaînés
de la misère ultime
Et désignez Camões
ce prince dont les muses
Inspirèrent les chants
D’immortels Lusiades
ce guerrier insoumis
des nautes intrépides
dont l’éclat frémissant
dominait l’oriflamme
Ecartez de nos routes
Toute infâme bassesse
Tout ce qui nous corrompt
Âmes, ardeurs sensibles
Et qu’autour d’une table
les couronnes au front
ne soient que de lauriers
les ornements des bardes
en amitiés audibles
Que le Stix entrouvre
la noirceur de son onde
et emporte à jamais
tout ce qu’est vilenie
laissez-nous savourer
sur cette table ronde
au nectar de mille fruits
un cru de Poésie.
Emportez au loin
la barque de Cheron
ne nous ramenez point
amertume et douleur
et laissez nous jouir
de ce vaste horizon
où tout n’est que douceur
Passez, passez au large
Nuages gris et sombres
Et laissez aux poètes
Un seul jour de couleur
Pour un instant à peine
Oubliez sur leurs tombes
Le zéphyr qui s’attarde
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