Créez-moi les intimes
en abouti extase
d’atteindre les belles âmes
De Hugo et Lamartine
De l’ardent brésilien
La libertaire flemme
Faites frémir encore
Pour tous les enchaînés
de la misère ultime
Et désignez Camões
ce prince dont les muses
Inspirèrent les chants
D’immortels Lusiades
le guerrier insoumis
des nautes intrépides
dont l’éclat frémissant
dominait l’oriflamme
le regard avisé du sage de Lisbonne
De sa voix de vieillard
Décelant du lointain
estime et la disgrâce
Révéla sur la grève
forfaitures et larmes
et les vastes dangers
Au Monde, à l’eau, aux hommes.
Ecartez de nos routes
Toute vile bassesse
Tout ce qui nous corrompt
Âmes et cœurs sensibles
Et qu’autour d’une table
les couronnes au front
nous ne voyons que lauriers
aux mille fleurs de bardes
en des tendresses audibles
et que le Stix entrouvre
la noirceur de son onde
et emporte à jamais
tout ce qu’est vilenie
laissez-nous savourer sur cette table ronde
le nectar de mille fruits
ou un cru de poésie
Emportez au loin
la barque de Cheron
ne nous ramenez point
amertume et douleur
et laissez nous jouir
de ce vaste horizon
où tout n’est que douceur
Passez, passez au large
Nuages gris et sombres
Et laissez aux poètes
Un seul jour de couleur
Pour un instant à peine
Oubliez sur leurs tombes
Le zéphyr qui s’attarde
Sur la ronde des heures
Marília Gonçalves
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